Suis-je victime de violence ?
La violence, c’est quoi ? Quelques réponses par les lois, les définitions.
Coups de poings, gifles, blagues humiliantes, séquestration, étranglement, brûlures, coups de couteau, fractures, sévices sexuels, sarcasmes, harcèlement, dénigrement, ordres contradictoires, éclats de voix, mépris, tortures, mutilations, roulette russe, menaces, destruction de biens, contrôle des dépenses…
La violence conjugale est, dans une relation privée ou privilégiée, une atteinte volontaire à l’intégrité de l’autre, une emprise, un conditionnement dont il est difficile de sortir lorsqu’on en est une des victimes.
Les violences conjugales ne sont pas le résultat de simples conflits, ni des actes accidentels, pas plus que des symptômes d’union en difficulté, ce sont des comportements inacceptables qui tombent sous le coup de la loi. Ce sont des abus de pouvoir dans une relation privée ou privilégiée où le partenaire utilise un rapport de force pour contrôler l’autre. Les faits ne sont pas isolés ou accidentels, la violence s’exerce sous différentes formes avec régularité. Les comportements violents se multiplient et alternent avec des moments d’accalmie. Il s’agit d’un processus qui déstabilise la victime, et rencontre souvent l’incompréhension de l’entourage et des professionnels.
Les formes des violences conjugales sont multiples et souvent se combinent, sans que l’une ne soit moins grave qu’une autre.
Les repérer pour pouvoir en parler est important, leurs manifestations sont les suivantes :
Cette forme de violence consiste à humilier l’autre par des messages de mépris, d’intimidation ou des menaces d’agression physique. Si certains hommes violents vont élever le ton pour intimider leurs compagnes, d’autres, au contraire, vont prendre une voix plus suave, la victime reconnaîtra bientôt cette tonalité dangereuse. Un autre gardera son timbre habituel, mais abreuvera d’injures, de menaces, de sarcasmes sa compagne. Elle vise à créer un état de tension chez la victime et à la maintenir dans un état de peur et d’insécurité.
Contrairement à une idée répandue,elles ne sont pas toujours présentes dans des situations de violence conjugale. Les partenaires utilisent cette forme de violence quand leurs compagnes manifestent encore trop d’indépendance à leur goût, quand ils n’ont pas réussi à contrôler tous les comportements de celles-ci. Ces violences atteignent l’autre dans son intégrité corporelle. Elles peuvent prendre la forme de violences légères allant de la bousculade aux violences beaucoup plus graves mettant la vie des victimes en danger. Elles peuvent être pratiquer par les conjoints violents de façon régulière, ponctuelle ou même de manière exceptionnelle.
Bien qu’invisibles, ces violences sont profondément destructrices car elles atteignent les victimes dans l’estime qu’elles ont d’elles-même. Elles les plongent dans un climat de tension permanente, de peur et d’isolement. Les agresseurs se présentent comme ceux qui savent, qui dictent ce qu’il faut faire, ils peuvent même faire passer leur conjointe pour folle. Ils critiquent les pensées et les actes de leurs victimes, les menacent de représailles voire de suicide. En prenant souvent les autres à témoin, les partenaires violents les renvoient à une image d’incompétence, de nullité, de honte. En les humiliant ou les terrorisant, ils atteignent leur but pour qu’elles se conforment à leurs exigences et acceptent tout par peur qu’ils ne mettent leurs menaces à exécution. Ainsi, progressivement les victimes perdent confiance en elles. Peu à peu s’installe le désespoir, une acceptation passive de ce qui arrive.
Ces pratiques sont les plus cachées et les moins dénoncées, car les victimes ont beaucoup de mal à en parler. Elles restent, en outre, beaucoup trop associées aux obligations du mariage et au devoir conjugal. Elles peuvent aller du harcèlement sexuel à l’exploitation sexuelle, en passant par le viol conjugal. Cette forme de violence touche l’intégrité physique et psychique des femmes qui les subissent. Leurs conséquences sont destructrices et traumatiques, car elles les blessent dans leur être intime, les plongent dans un climat permanent toxique et dévalorisant, les enferment dans des peurs intenses, des sentiments d’impuissance, voire d’horreur.
Les violences administratives se caractérisent par une privation des droits de la personne. Ainsi, les partenaires violents empêchent souvent leurs conjointes d’accéder à leur courrier, à leurs documents administratifs, ils peuvent les mettre en difficulté pour le renouvellement de leurs papiers si elle sont étrangères, les menaçant ainsi de les faire expulser.
Les violences économiques se manifestent par une privation, un contrôle des ressources financières et matérielles, plaçant les victimes dans une situation d’infantilisation. L’objectif est de réduire leur autonomie et ainsi de limiter leur possibilité d’envisager la séparation en les maintenant dans une dépendance financière même si elles ont une activité rémunérée.